Je vous entends déjà dire » Qu’est-ce-que c’est que cette histoire ? Un trou noir c’est noir, on ne peut pas le voir » ! Oui, mais ça c’était avant ! Et c’était surtout sans compter sur l’ingéniosité des chercheurs du monde entier, car je vous assure, nous pourrons bientôt les voir ! 3, 2 , 1 explication !
Tout d’abord il faut comprendre de quel trou noir nous parlons. Les plus grosses galaxies présentes au sein de l’Univers possèdent en leur centre un trou noir supermassif qui peut atteindre 21 milliards de masses solaires. Ces trous noirs sont extrêmement gourmands et avalent toute la matière qui passe à proximité. Notre galaxie n’échappe pas à la règle, un trou noir supermassif occupe son centre et son nom est Sagittarius A et c’est celui-ci que nous allons bientôt visualiser.
Pourquoi ne voit-on pas les trous noirs ?
Les trous noirs sont des objets célestes issus de la compression extrême de matière, comme des étoiles qui se sont effondrées sur elles-mêmes par exemple. Ces trous noirs sont tellement compacts et denses qu’ils empêchent toute matière dépassant leur horizon de s’en échapper. L’horizon -des évènements- est en quelque sorte la frontière au-delà de laquelle tout demi-tour est impossible, même pour la lumière. Il est donc impossible de visualiser quoi que ce soit au-delà de cet horizon des évènements étant donné que rien ne s’en échappe.
Mais alors comment comptent ils faire ?
Lorsque la matière passe le point de non-retour, elle émet une dernière petite bouffée d’énergie. Souvenez-vous lorsque vous étiez petit, avant que votre voiture télécommandée tombe en panne sèche, elle avait une dernière accélération car la batterie délivrait d’un seul coup ce qui lui restait. C’est un petit peu l’idée ici. Les théories voudraient que la matière émette au niveau de l’horizon des évènements, une dernière bouffée de lumière. Et c’est ce que souhaitent observer les scientifiques sur Terre. Le seul problème est que le trou noir se trouve extrêmement loin et ces dernières impulsions sont très difficiles à détecter. Il faut donc trouver des solutions.
Un radiotélescope de la taille de la Terre.
Car il ne suffira pas de pointer un télescope vers le trou noir et de prendre un cliché, c’est bien entendu beaucoup plus compliqué. Ces dernières bouffées d’énergie émettent des ondes radios millimétriques qui ont l’avantage de ne pas être freinées par la matière qu’elles rencontrent. Sur Terre, les astronomes du monde entier mettent leurs efforts en commun afin de créer un « télescope virtuel de la taille de la terre », c’est ce qu’on appelle : l’interférométrie. Au lieu de construire un gigantesque télescope, ils vont en utiliser plusieurs déjà existants qui prendront chacun des mesures. L’écart entre ces télescopes permettra d’obtenir une résolution équivalente à leur écart.
Simplifions : Lorsqu’un télescope prend une image depuis la Terre, il y a des interférences, dues notamment à l’atmosphère. Certaines zones de l’image ne sont alors pas très détaillées. Si un second télescope prend la même image mais d’un point de vu différent, ces mêmes zones ne comportement plus d’interférence. En cumulant différents télescopes il sera donc possible d’obtenir une résolution bien supérieure.
Ici, la mise en commun de différents télescopes sur Terre pour en « créer un grand » s’appelle l’EHT, pour Event Horizon Telescope. Ces télescopes ne vont pas tous marcher en même temps mais seront utilisés ponctuellement sur plusieurs années. Les premières images de Sagittarius A sont cependant attendues pour la fin de l’année sis tout se passe bien.
Que verrons-nous ?
D’après les scientifiques, nous verrons un anneau brillant, correspondant à l’horizon des évènements qui entoure le centre de l’astre. Car encore une fois, la matière qui a dépassé cet horizon ne ressort pas. Mais il faudra du temps au supercalculateur pour interpréter les données reçues par les radiotélescopes. Ces derniers ne prendront pas des images, mais capteront des signaux radios, qu’il faudra retranscrire en image par la suite.
2017 sera donc probablement une année marquante en astronomie et astrophysique, l’année où pour la première fois, nous aurons pu voir un trou noir, ces objets célestes qui pour le moment nous apportent bien plus de questions que de réponses !
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Stay tuned !
Sources :
http://www.eventhorizontelescope.org/
https://fr.wikipedia.org/wiki/Trou_noir_supermassif
Super article !! J’ai vraiment hâte de voir à quoi ça ressemble réellement ces trous noirs 😉
Merci Théo ! Nous aussi on a bien hâte de voir ça !!! 🙂