KIC 8462852, qu’en est-il de ce mystère ?

Vous en avez sûrement déjà entendu parler, depuis quelques temps, une étoile lointaine fait le buzz à elle seule et met en ébullition les plus grands esprits scientifiques et le monde tout entier.

Le nom de cette étoile est KIC 8462852 (nous l’appellerons Françoise afin de simplifier). Son nom ne fait pas rêver je vous l’accorde, mais ne vous fiez pas aux apparences, elle regorge de mystères, à ce jour non élucidés.

Difficile parfois de faire le tri sur le net entre le vrai du faux, les théories officielles et celles qui ont déjà été réfutées.

Mais rassurez-vous, vous êtes au bon endroit et nous allons faire ensemble le tour de la question.

Quelques informations sur l’étoile 

Françoise est une étoile naine (de couleur « jaune-blanc ») située à 1480 années-lumière de la Terre, autrement dit, elle n’est pas toute proche. Elle est surnommée « L’étoile de Tabby », en l’honneur de l’astronome l’ayant découvert, Tabetha S. Boyajian.

La 1^ère rencontre

 C’est en septembre 2015 que commence notre histoire. Kepler est un télescope spatial développé par la NASA, qui a comme mission de repérer les potentielles exoplanètes terrestres dans notre Univers. Pour ce faire, Kepler mesure la luminosité des étoiles qui sont dans son champ de vision. Lorsque la luminosité de l’une d’entre elles baisse légèrement, cela peut signifier qu’une planète passe entre l’étoile et le télescope.

Source Wiki

C’est en 2015 que des astronomes remarquent des fluctuations assez étranges, voir illogiques autour d’une étoile en particulier : Françoise ! Ces fluctuations ont été enregistrées par Kepler en 2011 puis en 2013, l’étoile perdant par moment près de 20% de sa luminosité, ce qui est gigantesque.

Les différentes théories

Commence alors une chasse à l’explication. La cause est-elle naturelle ? « Bien sûr que oui » répondront certains, alors que d’autres se mettent à penser à une super structure extraterrestre. Mais qu’en est-il vraiment à l’heure actuelle ?

Prenons les théories dans l’ordre et voyons si elles ont été réfutées :

• La théorie de la planète qui passe devant l’étoile est quasiment immédiatement mise de côté. La baisse de luminosité étant de 20%, cela impliquerait une planète GIGANTESQUE. Pour idée, Jupiter, la plus grande planète de notre système, ne bloquerait que 1% de la luminosité de Françoise. Donc, on raye !

© Nas, JPL

• La seconde hypothèse est celle des nuées de comètes. L’idée voudrait qu’un essaim de plusieurs comètes passe régulièrement entre Kepler et l’étoile, et participerait ainsi à la baisse de luminosité. Une première (et plus importante) comète serait passée en 2011, suivie par un nuage de plus petits débris en 2013. Positionné sur une orbite très large, cela expliquerait que ces fluctuations ne surviennent que rarement.

Mais là encore, ça ne semble pas si facile. Bradley Schaefer, astrophysicien américain, a eu l’idée d’aller chercher de vieilles épreuves photographiques datant de la fin des années 1800, sur lesquelles apparaissait déjà Françoise. Et il s’avère qu’en 100 ans, la luminosité de l’étoile a baissé de près de 16%, ce qui impliquerait énormément de comètes… Beaucoup trop selon Bradley !

Arrive l’hypothèse que vous attendez tous. Alien ou pas Alien ?

Mais avant de vous répondre, il faut que je vous parle d’une chose, les sphères de Dyson.

Sphères de Dyson

© Paul Duffield

Décrites pour la première fois en 1960 par le physicien et mathématicien Freeman Dyson, les sphères homonymes seraient des mégas-structures hypothétiques, construites par une intelligence supérieure et conçues pour englober une étoile et en capter son énergie. Cela serait bien sûr une civilisation extrêmement avancée qui aurait des besoins énergétiques considérables. Ce serait alors la méthode la plus logique afin de répondre à leurs besoins.

Du coup, Alien ou pas Alien ?

Et bien je suis désolé de vous décevoir mais ce n’est, encore une fois, pas si simple.

C’est James Wright, un astronome de l’Université d’État de Pennsylvanie qui posera en premier cette hypothèse de super structures extraterrestre.

« Les extraterrestres doivent toujours être la dernière hypothèse à considérer, mais cela ressemble à quelque chose que l’on peut attendre de la part d’une civilisation alien »

Et l’ensemble de la communauté scientifique est plutôt d’accord, du moins sur le fait qu’il ne faut pas l’écarter totalement, mais qu’il faut avant tout étudier les causes naturelles possibles, bien plus probables que celle des extraterrestres.

Radio Telescope view at night with milky way in the sky

Mais il n’en a pas fallu davantage pour que le SETI Search for Extra-Terrestrial Intelligence, programme américain chargé de scruter le ciel à la recherche d’éventuels signes extraterrestre, s’intéresse au sujet et se mette en quête de signaux venant de KIC 8462852.

Malheureusement, jusqu’ici pas grand-chose. Mais après tout, il n’y a pas forcément de raison qu’un signal soit envoyé par cette super structure et encore moins dans notre direction.

Et la suite ?

Même si jusqu’ici d’autres théories sont privilégiées à celle de la vie extraterrestre, cette dernière n’en demeure pas moins toujours en course et n’a pas pu être écarté non plus.

Les prochains mois seront donc importants, les télescopes du monde entier attendant le prochain affaiblissement de l’étoile pour tous s’orienter dans sa direction et peut-être découvrir si au final nous sommes seuls, ou non.

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